Le fer et la fonte en architecture

Page d'accueil Universalis

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Encyclopeadia Universalis est une encyclopédie publiée sur papier, CD et DVD. L’édition papier s’est stoppée en 2012 pour une encyclopédie uniquement consultable sur internet, par le biais d’un abonnement payant, regroupant ainsi des articles numériques et numérisés. Depuis sa création à la fin des années 1960, publiée par une maison d’édition indépendante du même nom, l’Encyclopeadia Universalis réunit plus de 30 000 articles, mais aussi photographies, dessins ou schémas rédigés par des auteurs qualifiés, de nombreux universitaires, ce qui garantit le contenu de tous les articles dont ils sont signataires. Nous nous sommes intéressés à un article du site www.universalis-edu.com né d’un partenariat avec l’Education nationale qui ouvre une version adaptée du fond encyclopédique à des établissements secondaires ainsi qu’à des universitaires. Hors identification, le site n’est accessible qu’en partie, c’est pour cette raison que l’article ne comportera par d’hyperliens. Rédigé par Henri Poupée, maître assistant au Conservatoire national des arts et métiers dans les techniques de construction, l’article « ARCHITECTURE (matériaux et structure) – Fer et fonte » replace l’utilisation du fer et de la fonte dans le développement de l’architecture en questionnant ses enjeux économiques, plastiques et techniques. Cet article fait partie d’un ensemble plus grand portant sur les différents matériaux en architecture, ce qui en fait une première des caractéristiques de l’encyclopédie. L’Encyclopaedia Universalis semble alors conçue pour amener l’internaute à se perdre dans les savoirs qu’elle recèle.

L’interface de la page d’accueil se compose en premier lieu d’un éphéméride qui présente aléatoirement, chaque jour, des événements portants sur des sujets différents. La mise en page est un moyen de pousser notre curiosité à consulter des articles auxquels notre recherche ne nous aurait pas forcément amenés et met en évidence la pluralité des savoirs à notre disposition. Les articles sont organisés par discipline sur la colonne une colonne à gauche. Des outils de l’Encyclopédie sont aussi mis à notre disposition comme un atlas ou un dictionnaire ce qui permet à l’internaute de ne pas sortir du site pour des recherches accessoires, ici vocabulaire et géographie. L’Encyclopaedia Universalis c’est aussi une médiathèque qui regroupe toutes les images, photographies, vidéos et animations agrémentées de leurs légendes et explications respectives. On peut remarquer que la recherche d’article est facilitée par un filtrage des réponses par thème, matière, type, et par pertinence.

Si nous nous concentrons maintenant sur l’article en lui-même, tout mène à attester de la fiabilité des ressources présentes. L’article possède un sommaire sur la gauche, complété par une fiche sur l’auteur permettant de démontrer sa légitimité scientifique sur le sujet traité. L’étude présente en est un exemple parfait. Il est illustré par des images qui ne se contentent pas d’illustrer le propos mais sont elles-mêmes accompagnées d’un commentaire explicatif et complètent donc notre sujet par des informations supplémentaires. Enfin, une riche bibliographie est toujours placée en fin d’article. Un système de mise en rapport des articles nous permet de nous rediriger vers des liens complémentaires qui suivent la ligne de notre recherche. L’article ne rentre pas dans les détails mais donne des pistes de recherche. Pour un approfondissement du sujet, nous sommes invités à nous aider de la bibliographie, des personnalités mentionnées, des architectures rencontrées, des liens adjacents et de la présence d’un système de recherche par mots clefs sur internet proposé par le site. On remarque que ce système de recherche met l’internaute en rapport avec des sites d’une certaine légitimité contrairement à un moteur de recherche comme Google. Le vocabulaire utilisé s’adresse à des amateurs d’architecture, on le remarque par un lexique technique libéré de toute explication supplémentaire. C’est ainsi que la présence d’un dictionnaire prend tout son sens.

L’article enveloppe toute l’utilisation du fer depuis ses premières utilisations jusqu’au XIXème siècle. Nous ne nous intéresserons qu’à cette dernière partie qui débute par un rappelle des différents alliages métalliques et des caractéristiques qui en découlent. Les métaux ont permis, dans l’architecture notamment industrielle, la formation de nouvelles structures dans une période qualifiée de première révolution industrielle. Au départ peu reconnus pour des qualités autres qu’utilitaires, ils vont trouver leurs lettres de noblesses au travers du rationalisme puis de l’art nouveau. Dans un vocabulaire technique, Henri Poupée nous renseigne sur la formation de ces différents métaux qui résultent notamment d’une variation de la teneur en carbone. De là, va se jouer leur utilisation dans le bâtiment. Si la fonte par sa haute résistance à la pression est utilisée pour la réalisation de supports comme les piliers mais aussi pour des ornements grâce à sa malléabilité, le fer quant à lui remplacera le bois dans les charpentes grâce à sa grande force de traction. Puis, progressivement, l’acier viendra le remplacer, à partir de son apparition, à la fin du XIXème. L’article dans son souci de chronologie, débute par les premières utilisations métalliques d’ingénieries des ponts, dont les propriétés du fer permirent l’allongement de la portée. Le premier pont métallique réalisé en 1773-1779 par A. Darby III fut en fonte, matériau peu coûteux contrairement au fer. Ce qu’il faut retenir de l’utilisation du métal dans la construction de pont, est qu’il permit de découvrir ses propriétés architecturales. C’est l’allongement de leur portée par l’invention d’arcs en prismes creux qui dépasse de deux fois les possibilités de la pierre au pont de Sunderland. C’est la possibilité de ponts suspendus grâce au fer forgé en barres ou en chaînes qui connaîtra beaucoup d’évolution pour répondre aux difficultés rencontrées suite à la formation de pont de portée gigantesque : le vent. Le développement des recherches liées au fer va suivre une forte industrialisation, ici surtout le développement des transports ferroviaires qui vont totalement reformer le paysage. Citons l’arc à trois articulations qui sera finalement le modèle adopté que l’on trouve au viaduc du Viaur.

L’article va se poursuivre avec les espaces couverts qui vont poser d’autres problématiques comme la jonction des métaux aux autres matériaux. L’utilisation du métal a été poussée en réponse à la peur des incendies, les éléments en bois, comme les poutres, vont alors être remplacés par des éléments en fonte. Le premier monument à en faire l’utilisation fut la coupole de la halle au blé, aujourd’hui la Bourse de commerce de Paris, en 1802. La place du métal se développer et va montrer son caractère esthétique qui va être apprécié pour ouvrir des structures sur l’extérieur comme le souligne le Crystal Palace à Londres de 1851. La rapidité de son utilisation s’ajoute à ses possibilités d’augmentation de surface. Le fer répondra de même au problème des vapeurs de souffre qui, dans les gares, rongent le bois. Nous citerons la Gare de l’Est conçue par l’architecte Duquesney en 1847-1852. La suppression des tirants va s’opérer au Angleterre et va peu à peu gagner les autres réalisations pour des raisons esthétiques et économiques. Le fer envahit donc toutes les structures publiques : bibliothèques, marchés, gares, halles et cela en Allemagne, Angleterre et France tout particulièrement. Après les ingénieurs viennent les architectes qui eux aussi vont prendre possession du métal. Le figure de Viollet-le-Duc est présentée comme le chef de file d’une avant garde architecturale puisqu’il accueillera le fer comme le matériau essentiel d’une architecture moderne. Le fer qui permet de nouvelles formes et structures plus étendues et répond à des problèmes d’espace, relève aussi ses points faibles puisqu’il nécessite un entretient constant qui va freiner sa diffusion. Les rationalistes le remplaceront donc par du ciment armé, du fer en barres. Les écrits de Viollet-le-Duc vont connaître une pérennité dans les générations futures et Guimard en est l’exemple type. Il prend une place importante dans la diffusion des structures métalliques, avec le bronze et la fonte moulée, qui décorèrent les rues de Paris. L’article se conclu finalement par la victoire du béton armé sur Viollet-le-Duc et ses suivants.

La rigueur scientifique d’Encyclopaedia Universalis n’est plus à faire, et les informations qui y sont retransmises s’utilisent sans peur. Bien sûr le site s’adresse à un public déjà connaisseur des sujets abordés mais cela passe surtout par un vocabulaire technique, obstacle qu’il n’est pas difficile de franchir malgré un dictionnaire qui délivre des définitions très succinctes. La recherche est facilitée dans une mise en page agréable et efficace. Pourtant, on pourrait critiquer le ton parfois engagé des écrivains, utilisé sans aucun but pédagogique. Cet article nous apporte surtout des points de recherche et n’est en aucun cas une analyse approfondie du sujet. Mais il nous permet de mettre en place les grands points de l’arrivée du métal dans l’architecture industrielle dont les possibilités nouvelles vont complètement bouleverser le paysage des villes européennes. 

AL

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